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Expert Q&A

Pollution de l’air : pourquoi mettre l’accent sur les villes ?

Daniel Kass Senior Vice President of Environmental, Climate and Urban Health

Entretien avec Dan Kass, Vice-Président Senior en charge de la santé environnementale

 

Que doivent faire les villes ou les pays pour lutter contre la pollution de l’air et ses effets néfastes sur la santé ?

Le meilleur moyen pour les villes et les pays de protéger la santé de leurs habitants face à la pollution atmosphérique consiste à éliminer les sources de cette pollution à travers des solutions d’ordre politique. Des politiques de réglementation et d’investissements qui favorisent l’application de normes en matière d’émissions, le soutien des transports en commun, la gestion des déchets au niveau municipal et l’élargissement de l’accès à des sources d’énergie propre permettront d’améliorer la qualité de l’air et de réduire les effets négatifs de la pollution sur la santé. Nous travaillons en étroite collaboration avec les responsables politiques pour renforcer les capacités techniques nécessaires à l’analyse de ces problématiques et à l’élaboration de solutions politiques pour lutter contre les sources de pollution à long terme.

Pourquoi mettre l’accent sur les villes ?

Les villes verront leur population augmenter de 2,5 milliards d’individus d’ici à 2050, ce qui entraînera une urbanisation rapide et un accroissement de la demande en énergie, conduisant à à la concentration des sources de pollution et à l’émergence de points chauds de pollution atmosphérique. Bien que ce soit dans ces villes en pleine croissance que l’air est souvent le plus pollué au monde, elles sont également le terrain d’expérimentation idéal pour des approches de santé publique permettant d’améliorer la qualité de l’air. Par exemple, l’urbanisation compacte favorise la mise au point de réseaux efficaces de transports en commun, d’énergies nouvelles et de gestion des déchets, qui permettent ainsi de maintenir les émissions à un faible niveau. Nous travaillons dans les villes car, en plus d’être les lieux où se jouent les défis les plus importants en matière de pollution atmosphérique, on y trouve les solutions les plus efficaces.

Quelles sont les difficultés que rencontrent les pays en matière d’amélioration de la qualité de l’air ?

Un obstacle majeur aux mesures d’amélioration de la qualité de l’air est le manque d’intérêt de l’opinion publique pour cette question. Dans de nombreuses régions, les responsables politiques et les citoyens n’ont pas conscience de l’ampleur des effets de la pollution atmosphérique sur la santé. Cette méconnaissance du problème constitue un frein à la mobilisation de ressources locales et internationales. Il est essentiel de communiquer de façon stratégique sur le fardeau sanitaire et économique que représente la pollution atmosphérique afin de façonner le discours public sur la question et de maintenir la pression sur les dirigeants politiques afin qu’ils prennent à bras-le-corps le problème de la pollution atmosphérique. Les efforts les plus fructueux en matière d’amélioration de la qualité de l’air impliquent des membres de la société civile (médecins, journalistes, étudiants) qui se sont mobilisés aux côtés des responsables politiques pour plaider en faveur de la qualité de l’air.

Pourquoi est-il important de surveiller la qualité de l’air ?

La surveillance de la qualité de l’air constitue une étape fondamentale nécessaire à tout programme efficace de gestion de la qualité de l’air. Les dispositifs de contrôle nous permettent de caractériser la pollution atmosphérique, en déterminant sa composition chimique, ses sources et ses interactions avec l’environnement. Ces données éclairent ensuite la manière dont les ressources doivent être investies pour mettre en œuvre les solutions les plus efficaces. Par notre travail, nous aidons les villes à améliorer leur système de surveillance existant et nous leur fournissons des conseils pour exploiter au mieux les données disponibles afin de créer des systèmes de gestion de la qualité de l’air.